mercredi 11 février 2015

Débats sur le «laisser pleurer»

Je me promène beaucoup sur les médias sociaux. Habitant en région éloignée depuis peu, c'est pas mal l'endroit où je peux avoir une vie sociale facilement accessible. Je suis sur plusieurs groupes de mamans où je pige plein d'informations, mais aussi où parfois, mon coeur de mère fait un sacré saut.

Souvent, je lis des débats infinis. En fait, débat n'est pas vraiment le bon mot parce qu'un débat, c'est fait dans le respect, sans attaques personnelles. Ce que je lis souvent, ce sont de grosses engueulades. Et la majorité du temps, le sujet principal tourne autour du «laisser-pleurer» pour apprendre à un bébé à s'endormir seul.

D'un côté, on a les maternantes, dont je fais partie, qui sont contre le laisser-pleurer et qui répondent aux besoins de leurs enfants aussitôt qu'ils sont exprimés. De l'autre, on le devine, les mamans qui laissent pleurer leur bébé selon diverses «méthodes» pour, soi-disant, leur apprendre à s'endormir seul et à gérer eux-mêmes leur anxiété.

S'il y a une chose que je veux que l'on retienne de cet article, c'est qu'il n'y a rien de bon dans le dénigrement d'une personne qui ne pense pas comme nous. Laissons-lui le bénéfice du doute et prenons pour acquis qu'elle veut bien faire, mais qu'elle n'a pas les bonnes informations. Dans vos arguments, tenez-vous en aux faits et aux conseils bienveillants et sincères. Vos commentaires seront bien mieux reçus s'ils ne sont pas teintés de jugement et d'indignation.

Maintenant, pour ce qui est du laisser-pleurer, soyons clairs, les études le prouvent, il n'y a rien de bon là-dedans. Mis à part le sommeil des parents. Sauf que, il est évident qu'on ne fait pas des enfants en pensant pouvoir dormir comme bon nous semble, à moins d'être complètement égoïste ou franchement ignorant.


Bref, quelques faits sur les pleurs et le «laisser pleurer» :

- Les pleurs d'un bébé sont le seul moyen dont il dispose pour s'exprimer. En le laissant pleurer, on refuse de répondre au besoin qu'il manifeste. On pense souvent qu'il a faim ou que sa couche est sale, mais tout comme ses parents, un enfant a aussi besoin de réconfort et de proximité.
- Le niveau de l'hormone du stress (cortisol) sécrétée par un bébé qu'on a laissé pleurer demeure très élevé plusieurs jours après qu'il ait cessé ses pleurs. Ce qui signifie que même s'il ne pleure plus, bébé reste très stressé de se retrouver seul dans son lit, sans personne pour le réconforter. De leur côté, les parents pensent que le problème est résolu, mais en fait, le problème est toujours présent. Il est seulement devenu silencieux. À mon sens, c'est encore pire: l'enfant «comprend» désormais qu'il est inutile de manifester sa détresse à ses parents.
- Des études ont montré qu’un bébé qu’on ne laisse pas pleurer va pleurer moins longtemps par la suite qu’un bébé qu’on a laissé pleurer. Le premier est en confiance, il a intégré qu’on ne va pas le laisser pleurer et que son entourage va agir pour son bien-être.
- Un bébé est incapable de faire des caprices et de manipuler ses parents avant l'âge de 12 mois.

Mon expérience personnelle avec Bébé-Hibou

Alors que j'étais encore enceinte, il était clair pour nous que Bébé-Hibou dormirait dans son lit pour la simple et unique raison que je ne fais pas confiance au cododo. En fait, je nous fais pas confiance. J'avais (et j'ai toujours) peur de sacrifier mon sommeil pour ne pas écraser Bébé-Hbou, puis devenir épuisée au point de devenir «comateuse» et de l'écraser sans m'en rendre compte. Ou que Papa-Hibou le fasse. Bref, c'était pas pour nous. Mais hors de question de le laisser pleurer.

À notre retour de l'hôpital, il nous aura fallu plusieurs jours pour que notre poupon accepte de rester dans son lit. On allait le réconforter au moindre pleur, on le berçait jusqu'à ce qu'il se calme et se rendorme, puis on le redéposait. Au fil des jours, le temps s'étirait entre le moment où on le laissait bien endormi dans son lit et le moment où il nous demandait près de lui. Puis, il ne pleurait plus. Quand il avait faim, il m'appelait, tout simplement. Je l'allaitais, il se rendormait, et ça allait jusqu'au prochain boire. Les pleurs du dodo, chez nous, n'auront duré que quelques semaines. Mon fils ne fait pas ses nuits pour autant, il les fera lorsqu'il sera prêt, mais il n'est pas angoissé à l'idée qu'on le laisse seul dans son lit, dans le noir. Il sait que nous allons répondre à ses besoins, il a confiance que nous ne sommes pas loin.


L'entendre pleurer, ça me fend le coeur. La nature a fait en sorte que le bruit des pleurs soit puissant et ne puisse être ignoré. Au final, laisser pleurer son enfant, c'est aller contre la nature humaine...



Quelques sources consultées pour cet article, mais plein d'informations viennent de lectures précédentes que je n'ai pas inscrites ici:
- http://naitreetgrandir.com/fr/nouvelles/fiche.aspx?doc=20120912-dodo-laisser-pleurer-bebe
- http://naitreetgrandir.com/fr/etape/0_12_mois/soins/fiche.aspx?doc=naitre-grandir-bebe-pleurs-comprendre
- http://www.grainedecurieux.fr/bebe/eveil-et-developpement-de-bebe/pages/faut-il-laisser-pleurer-un-bebe.aspx



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