mardi 18 novembre 2014

Mon fils se magasine une vie d'enfant unique

Après la naissance de Bébé-Hibou (et même avant qu'il naisse), Papa-Hibou et moi avons décidé de laisser la nature faire sa job, que bébé #2 arriverait un jour ou l'autre. Il pouvait arriver super rapproché, ou pas.

Mais des fois là, Bébé-Hibou me fait reconsidérer mes ambitions familiales. Hier en particulier. Journée de marde, Comme le célèbre refrain de Lisa Leblanc.

Refus de faire la première sieste. J'en ai pour une heure à le bercer pendant qu'il hurle sa vie, refuse le sein, et se remet à hurler à la seconde ou je le dépose sur le lit. Il a fini par dormir 1h30. C'est mieux que rien.

Puis, il semblait encore fatigué, il était bougon, ne voulait ni jouer, ni rester calme dans mes bras. Il voulait que je le promène dans mes bras, rien d'autre. 

J'essaie de le recoucher à 12h30 parce que visiblement, il est complètement épuisé. La crise du matin recommence, en pire. Tout l'après-midi. Jusqu'au moment de le coucher le soir. Il n'a pas dormi une seule minute, il a hurlé, s'est époumoné pendant des heures.

Pas de fièvre, couche propre, refuse le sein ou joue avec au lieu de boire (ce qui m'agresse énormément, pitchez-moi des roches), gigotte et hurle pendant que je le berce, Tylenol inefficace donc rien à voir avec une douleur quelconque. J'ai toujours pas compris le problème. Et ne pas comprendre me rend folle.

Après quelques heures à me faire crier dans les oreilles, à me faire frapper et griffer par un bébé en crise, à voir toutes mes tentatives tourner en échec, j'ai perdu mon calme. Je l'ai mis dans son lit et j'ai fermé la porte. Je l'ai laissé hurler pendant que je criais aussi ma rage dans la pièce d'à côté. 

J'ai dû mettre une quinzaine de minutes pour retrouver mon calme, pendant que Bébé-Hibou hurlait toujours dans son lit. J'ai fait ce que je condamne: j'ai laissé pleurer mon bébé et je m'en veux terriblement, c'est pas possible. Quand je suis retournée le voir, il était tout bouffis, rougis, larmoyant, encore plus paniqué et agité. 

Quand Papa-Hibou est revenu de travailler, j'ai eu un peu de répit, a pris la relève, je n'en pouvais juste plus. 

Je lui ai fait sa routine du dodo 30 minutes à l'avance, et la crise a repris. Finalement il s'est endormi d'épuisement à l'heure habituelle, pauvre enfant. Mais à ce moment, j'étais incapable de le prendre en pitié. Je voulais juste qu'il se taise. Et qu.il dorme. Longtemps.

Et j'ai eu droit à une superbe nuit. Sa journée l'a lessivé, j'comprends donc!  Il s'est même réveillé plus tard qu'à l'habitude ce matin. Heureux, serein. J'espère que ça va durer.

Aujourd'hui est un autre jour, mais hier, j'ai eu peur pour ma santé mentale. J'imagine que c'est aussi ça, être parent.

lundi 17 novembre 2014

L'ennemi juré des mamans

Attention, cet article a été écrit émotivement et contient un langage coloré que la censure n'a su contrôler.

Si y'a une affaire, juste une, qui me fait sortir de mes gonds depuis que Bébé-Hibou est né, ce sont les cristies de bonnes-femmes (j'suis pas sexiste. J'ai juste pas eu de problème avec les bonhommes, ce qui me fait dire que les bonnes-femmes devraient s'en inspirer) qui se pensent tout permis devant un poupon.

Tu vois un bébé, tu le trouves beau, tu veux lui jaser et tu m'ignores totalement, ça passe.

Tu oses lui toucher. J'deviens méchante. Pis t'es mieux de reculer.

J'te connais pas. Pis même si t'as l'air super fine, t'es en train de toucher à mon bébé, avec des mains qui ont touché à je-ne-sais-quoi depuis qu'elles ont été lavées je-ne-sais-quand. J'te connais pas, faque j'prends pour acquis que t'es pas propre. C'est plate mais c'est de même.

T'es peut-être malade ou t'as peut-être des virus sur les mains sans le savoir, pis la première chose que mon bébé va faire, c'est de se foutre les mains que tu viens de toucher dans la bouche. BAM. Transmission de microbes à toute la famille, mais surtout à mon bébé. J'te déteste de pas avoir la décence de garder tes bibittes pour toi.

Admire mon bébé autant que tu veux. Il est beau, je le sais. Mais touche-lui pas.

Tu réagirais comment si moi, je venais te voir vite de même, pis que j'commençais à te jaser ça «Oh wow la belle madame, mais est donc ben belle avec son beau manteau de madame pis son beau make-up de madame, pis elle sent donc ben bon avec son parfum de fleur qu'elle a dû s'éclabousser partout, viens icitte ma belle madame que je te tapotte les joues...»

Y'a des bonnes chances que je me fasse repousser. Mon bébé est pas capable de le faire. Faque je parle pour lui pis je te repousse.

J'devrais tellement essayer ça.

Et encore pire, si tu oses toucher à ma poussette, même si tu veux seulement la faire aller d'avant en arrière pour bercer mon bébé, j'te connais pas, faque j'prends pour acquis que t'es une crisse de folle qui veut partir avec mon bébé. J'deviens très méchante. DÉCOLLE, pis vite.

Au final, c'est peut-être moi la crisse de folle. Si tu savais comment j'm'en fous.


mercredi 12 novembre 2014

Allaiter, c'est le fun.

...Mais vraiment pas tout le temps.

On s'entend, c'est pratique. Peut importe où tu vas avec ton enfant, la bouffe attend juste d'être servie. Pas besoin de penser au micro-onde, pas de boîte à lunch à trainer, pas de gaspillage, pas de frais. Même que c'est un beau moment à passer avec ton enfant, un très beau moment. Bébé boit paisiblement et maman plonge son regard dans le sien, échangeant pendant ces quelques minutes tout l'amour et la tendresse du monde.

En allaitant, une mère offre le meilleur d'elle-même à son bébé, tout le monde le sait, surtout le CLSC qui a tout fait pour me mettre dans la tête qu'allaiter est la seule bonne chose à faire pour nourrir un bébé. Que si je pense à un autre moyen, j'ai toutes les raisons de culpabiliser et de me sentir mauvaise mère.

Sauf que, allaiter, des fois, c'est crissement chiant. Des fois, ton bébé a faim au point de pas pouvoir retenir son enthousiasme quand le saint sein arrive. Enthousiaste au point de gigotter constamment, ce qui le fait tirer fort sur le mamelon, se décroche, se raccroche, me donne des coups de pieds et de poings, me griffe, etc. Ça m'agresse comme c'est pas possible. Je le retire du sein. Il se fâche. Le manège recommence. Ça m'insulte tellement que j'en pleure de rage quand ça arrive, au moins 2-3 fois par semaine, minimum.

Pis d'autres fois, j'aimerais donc ça que papa puisse le nourrir, parce qu'à 4 mois et demi, Bébé-Hibou me demande encore pour boire aux heures et demie / deux heures. J'capote quand je peux dormir trois heures de suite. Pitchez-moi des roches, mais des fois j'aimerais ça prendre un break. Pas de mon bébé, mais un break d'allaitement.

Des fois j'me dit que ça serait donc simple le biberon, que j'ai des tonnes de lait/échantillons gratuit dans la garde-robe et que je garde au cas où, mais que j'ai l'intention de donner quand Bébé-Hibou pourra passer au lait de vache.

Et j'ai du mal à tirer assez de lait pour fournir pour les céréales. Incapable de tirer assez pour un biberon de mon lait.

Et c'est là que je censure toutes mes «mauvaises» pensées, que je ravale mon égoïsme, que je regarde tendrement mon poupon, et que je me dis que je peux bien allaiter encore un peu, que je suis capable de me rendre à mon objectif de 9 mois, que j'ai la moitié de faite. Que je serai pas une mauvaise mère qui «empoisonne son bébé» avec du lait en poudre.

Faque j'allaite. souvent par plaisir, parfois parce que je m'y oblige.

PS: À noter que je ne juge absolument pas les mamans qui choisissent de donner de la préparation pour nourrisson. Au contraire, je suis bien consciente que l'allaitement n'est pas pour toutes, par choix ou non, et je suis persuadée que le choix de nourriture ne fait pas d'une maman une «bonne» ou une «mauvaise» mère. Toutefois, en ce qui me concerne, on m'a tellement cassé les oreilles avec l'allaitement merveilleux et les préparations poisons que même si je fais la part des choses, on a réussi à m'entrer dans la tête que je devais allaiter, coûte que coûte.

mardi 11 novembre 2014

Maman-Hibou sur Facebook

Une page Facebook Maman-Hibou est en ligne. En «aimant la page», vous pourrez être informés instantanément de la parution d'un nouveau billet.

Aimez-la et partagez-la!


L'infâme télé

Il y a quelques semaines, je suis tombée sur un article disant que les enfants ne devraient jamais regarder la télé avant d'avoir 2 ans. Eh ben. L'idée de base est bonne et je suis d'accord. Un enfant, ça doit jouer, bouger, etc. Mais 2 ans, j'trouvais ça assez intense. La télé pouvait pas être aussi démoniaque que ça.

Depuis que Bébé-Hibou est né, la télé est constamment allumée parce que j'aime qu'il y ait un bruit de fond dans la maison. Et puis j'ai aussi lu que le bruit le jour et le silence la nuit aiderait à faire la distinction jour/nuit. Son coin-jeu est dans le salon, directement face à la télé. L'espace disponible fait que c'est comme ça.

Puis, y'a quelques jours, j'étais en train de me faire un café dans la cuisine pendant que Bébé-Hibou jouait sagement sur son tapis. Je jette un oeil pour m'assurer que tout va bien, et j'aperçois l'horreur: complètement immobile, fixant la télé, une coulisse de bave, ne réagissant même pas à mes joyeux appels. Mon bébé était complètement zombie/abruti par cette foutue-télé.

FINI.

Maintenant on écoute la radio.

vendredi 31 octobre 2014

Mes apprentissages de nouvelle maman, #11 à 20

11-  Ton bébé n'en a rien à foutre de ce qui est fraichement lavé. En fait, c’est là où il régurgitera ou fera déborder sa couche en premier.

12- Peu importe à quel point tu peux avoir faim, les besoins de ton p’tit passent avant les tiens.

13- Un bébé ne change absolument pas d’expression faciale quand il a l’intention de régurgiter. Surprise!

14-  Prendre une douche un jour sur deux ou arriver à trouver 10 minutes pour prendre un café sont des activités qui se rapprochent le plus de l’expression «prendre soin de soi».


15- Le caca de bébé devient une obsession. Surtout quand il brille par son absence. 

16- Quand tu vas consulter parce que tu sais que quelque chose cloche avec ton bébé, la phrase la plus frustrante et insultante que tu peux te faire dire est: «votre bébé va bien parce qu'il prend bien son poids». En d'autres termes: «j'm'en sacre que ton enfant pleure parce qu'il souffre. Il grandit bien, j'ai aucune raison de le soulager». Tant qu'à ça, dites donc: «une dent pourrie? Naturellement que ça fait mal, mais tant que t'es capable de t'alimenter, pas besoin de faire réparer ça!»

17- Les bonnes femmes de centre d'achat deviennent tes pires ennemies

18- La moindre sortie/commission devient tout un casse-tête parce qu'il faut la cadrer avec le moment de la sieste.

19- La pensée assassine «je suis une mauvaise mère» te vient en tête à la moindre petite erreur.

20- Un sourire, ou encore mieux, un rire de bébé a le pouvoir magique d'effacer toute l'amertume de la  nuit exécrable qu'il vient de faire.

apprentissages de nouvelle maman #1 à 10

mardi 28 octobre 2014

Les livres qui me guident dans mon rôle de maman



Quand j'ai su que j'étais enceinte, mon inexpérience avec les bébé m'a tout de suite paniquée. Et parmi les choses que je déteste dans la vie, me sentir incompétente et les imprévus arrivent en tête de liste, alors je n'ai pas tardé à m'informer. J'ai biensûr parcouru les sites web sur la maternité (Naître et grandir, Maman pour la vie, Magicmaman, etc.) et de nombreux blogues de mamans, mais ce qui m'a le plus guidé et soutenu, ce sont les livres (j'avoue que j'ai un rapport amour-haine avec la technologie et que j'adore les livres papiers pour les annoter à ma guise).

Je vous présente donc les livres que je parcoure et que j'apprécie depuis le début de ma grossesse, mais surtout depuis que j'ai accouché!




- «Le livre de bord de la future maman»
 Une véritable bible de la grossesse! Semaine après semaine, tout est expliqué en détail, tant du côté du bébé que de la mère. C'est hyper rassurant et je le consultais religieusement toutes les semaines.

- «Les Psy-Trucs 0 à 3 ans» de Suzanne Vallières
Ce livre donne de bonnes pistes pour bien entamer la relation parent-enfant et donne de bons trucs pour l'éducation. Mais Bébé-Hibou n'ayant que 4 mois, je n'ai pas encore pu tester tous les trucs qui s'y trouvent.

- «Elle est où, maman?» d'Élizabeth Pantley
J'ai connu cette auteure pour son Bestseller «Un sommeil paisible et sans pleurs», alors quand j'ai vu ce livre sur les tablettes, il me le fallait. Il traite de l'anxiété de séparation et de comment la gérer en douceur avec nos enfants, peu importe leur âge. Je n'ai pas encore eu à mettre les trucs en pratique, mais je me sens outillée pour faire face aux angoisses de mon poupon avec ces méthodes tout en douceur.

- «Un sommeil paisible et sans pleurs» d'Élizabeth Pantley
Livre absolument merveilleux pour aider les parents à enseigner à leur bébé à bien dormir, tant la nuit que le jour et ce, tout en douceur, sans pleurs. Les trucs sont nombreux et variés et répondent aux enfants allaités et nourris au biberon, puis à ceux qui dorment avec leur parents ou dans leur lit. Vous êtes assurés de trouver des solutions pour votre petit. Ça fait des merveilles chez nous!

- «Les grands besoins des tout-petits» de Germain Duclos, Danielle Laporte et Jacques Ross
Ce livre est divisé en période d'âge et décrit les différentes phases de développement de l'enfant. Ça aide à ne pas être dépassé devant une situation en sachant qu'elle est normale et que tous les parents y goûtent.

- «Inspirer le respect et le transmettre» de Marie Portelance
J'ai acheté ce livre pendant mes études en enseignement, et je m'étais promis de le relire quand j'attendrais un enfant. C'est la base: respecte les autres pour te faire respecter. Il s'agit d'une mère de 4 enfants qui donne ses trucs basés sur son expérience personnelle et professionnelle pour bâtir une belle relation avec ses enfants. Une merveille.

- «L'ABC de la santé des enfants» de Gaëlle Vekemans
Livre rassurant qui vous évitera des heures inutiles à l'urgence! On y trouve différents symptômes inquiétants, leurs causes, ce qui peut être fait à la maison pour aider à résoudre le problème, et surtout, les indicateurs qu'il est temps d'aller consulter. C'est un livre à toujours avoir sous la main!

- «Bien vivre l'allaitement» de Madeleine Allard et Annie Desrochers
Pendant ma grossesse, j'étais obsédée par l'allaitement. Ce livre en est la bible, et même les spécialiste de la santé s'y réfèrent. Vous trouverez tout ce que vous avez besoin de savoir à ce sujet.

- «Ma grossesse une semaine à la fois» de Jane MacDougall
Même principe que «Le livre de bord de la future maman», mais en moins complet. Mais il y a des images, c'est chouette.

- «Le livre de mon bébé»
Livre de bébé pour inscrire les premiers moments de votre poupon. J'en ai feuilleté plusieurs et mon choix s'est arrêté sur lui.

- «Élever votre enfant» de Jamie Loehr et Jen Meyers
Les chapitres sont séparés selon l'âge et la phase de développement de l'enfant. On y donne des suggestions de jeux pour le stimuler ainsi que des explications sur ce qu'il est en train de vivre, ce qu'il devrait pouvoir faire, ce qui peut être inquiétant, ce qui est normal, etc. Très intéressant.

- «Mieux-vivre 2013»
Bible incontestable donnée par le CLSC, on y trouve tout. absolument tout. Si vous ne deviez vous contenter que d'un livre, choisissez celui-là!

*À noter que je n'ai aucun lien avec ces auteurs/éditeurs à part d'avoir lu et apprécié ces livres.

mercredi 22 octobre 2014

Lettre à mon fils

Il y a tellement longtemps que je t'attends, Bébé-Hibou. Quand j'ai su que tu étais dans mon ventre, j'étais la jeune femme la plus heureuse au monde. Comme je n'avais pas vraiment d'expérience avec les bébés et que je tenais à bien faire les choses, j'ai passé toute ma grossesse à lire et à m'informer sur ce qui allait devenir la plus grande aventure de notre vie. J'ai acheté des livres que j'ai lus et annotés, j'ai parcouru les sites web spécialisés, j'ai assisté aux cours à ma disposition. J'ai fait tout ce que je pouvais pour ton arrivée et je me sentais prête à t'accueillir. 

Et tu es là depuis 4 mois déjà. Tu grandis tellement vite. Déjà, tu manges des céréales, tu sais te retourner du ventre au dos et presque du dos au ventre, tu supporte facilement ton poids sur tes jambes pendant de longues minutes, tu découvre le monde avec un intérêt grandissant tous les jours. Tu commences à réagir joyeusement au jeu «caché / coucou», tu gigottes quand tu nous vois, Papa-Hibou et moi. Tu es merveilleux.

Je m'excuse de ne pas être la mère que tu mérites. Je suis épuisée, vidée. Malgré tous tes progrès, ton plus gros défi (et ma plus grande difficulté en ce moment), ce sont tes nuits. Je t'aime à l'infini, mais j'ai beaucoup de difficulté à devoir me lever de 5 à 10 fois par nuit pour te nourrir, puis ensuite à fonctionner normalement le jour. En 4 mois, ton sommeil ne s'est jamais amélioré, et ça me tue de l'avouer, mais ma fatigue est telle qu'en ce moment, ça mine ma patience et mon plaisir à prendre soin de toi. Quand tu pleures, j'ai du mal à trouver l'énergie pour te consoler: je pleure avec toi. Et quand enfin tu dors, j'ai tant de tâches à effectuer que tu te réveilles avant que j'aie le temps de terminer. Je ne suis pas loin d'être au bout du rouleau. 

Je me déteste de t'imposer une mère si faible. J'aimerais être celle que je m'étais préparée à être. Mais n'oublie jamais que je t'aime plus que moi-même et que je fais tout ce que je peux pour toi. Je sais que ce n'est pas suffisant. Je sais que l'épuisement n'est pas une excuse valable pour un poupon de ton âge. Je garde espoir que bientôt, tu allongeras un peu tes heures de sommeil la nuit. D'ici-là, j'espère que tu me pardonneras de ne pas être aussi énergique que je le devrais. C'est que j'économise mes forces pour pouvoir répondre à tes besoins 24h sur 24.

Je t'aime, 
Maman

lundi 20 octobre 2014

Une mère, c'est parano. Preuve #352

En fin de semaine, on est allés acheter un abri d'auto pour l'hiver. Ben oui, déjà.

À notre retour à la maison, Papa-Hibou me demande de l'aider à transporter la très lourde boîte jusque dans le cabanon, que ça ne prendrait que deux minutes, qu'on pouvait bien laisser Bébé-Hibou dormir dans l'auto pendant ce temps.

Ça résonne dans ma tête. Laisser un bébé dans l'auto.

Laisser. Un. Bébé. Dans. L'auto.

Et j'essaie de rationaliser: il fait 8 degrés Celcius dehors. Pas de soleil. C'est assez venteux, un vent frette qui gèle les doigts. C'est absolument impossible que la température monte à un niveau dangereux en 2 minutes (mettons 5 si on exagère) à l'intérieur de la voiture. C'est même bien plus confortable en-dedans qu'en-dehors.

Mais je suis une mère. Par conséquent, j'suis un peu (beaucoup) parano. Je revoie les tragiques «enfants oubliés» dans des voitures chaque été et les commentaires assassins sous les articles rapportant ces événements. Je me remémore vaguement des témoignages où la DPJ avait été injustement impliquée dans des familles plus-que-correctes par des voisins qui ne se mêlent pas de leurs affaires. Bref, j'entrevoie plein d'affaires, mais surtout le jugement. J'ai de bons voisins et je suis pas mal certaine qu'ils ne me causeront jamais de problème.

Je sais pertinemment que mon fils ne courre absolument aucun danger à rester dormir dans l'auto.


Mais, j'ai exigé qu'on ouvre les fenêtres de la voiture. Parano j'vous dis.




lundi 29 septembre 2014

Jour ou nuit, nuit ou jour?

Bébé-Hibou est âgé de 3 mois, déjà. Il m'apporte tellement de joie, tellement! Il ne rit pas encore, mais il sourit joyeusement, gazouille dans un langage que je m'émerveille à découvrir et tente de comprendre, gigotte d'excitation quand il me voit arriver près de son lit le matin, tente de bouffer tout ce qui passe près de sa bouche, etc. Bref, un adorable poupon qui fait de moi une Maman-Hibou absolument comblée.

Mais (il en faut toujours un, n'est-ce pas?), ça fait 3 mois que je ne dors pas. Pas surprenant, vous me direz, c'est un nouveau-né! Et vous avez raison, mais (!) pendant ces trois mois, mon fils a développé une fâcheuse tendance que je m'efforce à rectifier depuis des semaines, sans résultat. C'est que, voyez-vous, Bébé-Hibou inverse le jour et la nuit. Je m'explique: si je le laisse aller, il peut dormir profondément et sans interruption pendant 3-4 heures le jour, se réveiller pour boire et se rendormir presqu'aussitôt. La nuit toutefois, et à mon grand désarroi, il demande à boire maximum aux deux heures (mais plus souvent aux heures), et il est hyper agité, enjoué et souriant dès que j'arrive dans sa chambre pour répondre à son besoin. 

Bref, je ne m'attends pas à ce qu'il fasse ses nuits prochainement, mais s'il arrive à intégrer la «bonne» notion du jour et de la nuit et à inverser ses habitudes, ça me ferait tellement du bien! 

Alors j'essaie de structurer son horaire et de le laisser dormir deux heures l'avant-midi, même chose l'après-midi. Je le couche toujours dans son lit. Le jour avec les rideaux ouverts et du bruit dans la maison; le soir suite à son bain et avec une musique douce dans le noir. Le jour, je tente par tous les moyens de le tenir éveillé, mais il sombre dès que je le dépose, le promène (en porte-bébé ou en poussette) ou l'allaite (bref, dès que je ne suis plus en train de «jouer» avec lui). À l'inverse, la nuit, c'est le bébé le plus heureux et le plus ouvert à la stimulation du monde! J'essaie d'implanter cette «structure» depuis quelques semaines déjà et je n'ai aucun résultat concluant, je me demande même si la situation n'a pas empiré. 

Je ne sais plus quoi faire pour aider mon fils (ainsi que moi-même, soyons francs) à dormir «aux bons moments». Pour l'instant, je m'accroche à l'espoir que la situation se réglera d'elle-même quand il mangera solide et donc, qu'en plus de la routine du sommeil, une routine de repas bien définie s'installera. D'ici-là, je fais ce que je peux...

dimanche 6 juillet 2014

Mes apprentissages de nouvelle maman, numéros 1 à 10.

  1. Quand ton bébé te fait un «pet sauce», il est préférable d’attendre une dizaine de minutes avant de changer sa couche!
  2. Quand tu changes la couche d’un garçon, il y a de bonnes chances que tu prennes une douche par la même occasion si tu n’as pas pris tes précautions.
  3. Un bébé qui vient de boire son lait a une face de drogué!
  4. L’apprentissage #2 s’applique aussi lors des bains.
  5. Une brassière d’allaitement et des compresses, ça te scrappe un look de femme!
  6. Les moments où t’essaie d’être discrète sont ceux où tu fais le plus de bruit.
  7. Tout le monde a une opinion sur tout ce que tu fais avec ton enfant. Ce que tu fais de «bien», mais surtout ce que tu fais «mal». Fais à ta tête!
  8. Être collé sur ton bébé créé une terrible dépendance.
  9. Si t’as gardé ta bonne vieille habitude de te promener nue chez vous, et que t’allaites, attends-toi à voir plein de gouttes de lait séchées sur ton plancher.
  10. Ton confort et celui de ton bébé passe avant ton look, et tu t’en fous!

mercredi 2 juillet 2014

Le meilleur des deux mondes

Si je n'ai rien publié depuis quelque temps c'est que, vous l'aurez deviné, Bébé-Hibou est enfin de ce monde et que je lui consacre la majorité de mon temps. Une césarienne d'urgence a fait naitre le plus beau bébé du monde (je sais que tous les nouveaux parents disent la même chose, mais c'est parce qu'ils n'ont pas encore vu le mien!) et je suis une maman comblée par l'amour et les grands yeux curieux de ce petit être.

N'importe ces élans d'émotions, le sujet du billet d'aujourd'hui est en lien avec LA question que tout futur ou nouveau parent se fait poser: est-ce que tu l'allaites?

Parce que naturellement, ça concerne tout le monde ça. Et selon la réponse, t'es vite étiqueté bon parent ou non, lâche ou dévouée, etc.

Loin de moi l'intention de vouloir être dans les bonnes grâces de «Monsieur-Madame-tout-le-monde», je me fiche pas mal de ce qu'on peut penser de moi! Mais si mon expérience peut être d'un quelconque soutient à qui que ce soit, alors ça vaut la peine de «justifier» la façon dont nous avons choisi de nourrir notre Bébé-Hibou.

Mise en contexte: accouchement par césarienne (maman complètement droguée et affaiblie), bébé avec des difficultés respiratoires, peau-à-peau rapide avec un bébé-frustré-qui-n'a-pas-eu-le-temps-de-se-calmer-avant-qu'il-soit-transporté-en-néonatalité. Bref, pas le top pour un début d'allaitement.

Bébé fut rapidement transporté à la pouponnière où on avait le droit de le visiter à notre guise. Et voilà que l'aventure de l'allaitement commence. C'était donc beau dans les cours de préparation: un beau bébé paisible qui prend le sein d'un coup et tète comme un pro dès le début. Oh, que ce n'est pas représentatif de la vraie vie (du moins, de ma vraie vie!).

Mon petit homme était complètement enragé (affamé) et clairement, le sein ne le frustrait que davantage. Du haut de ses 3-4 heures de vie, la lenteur de l'écoulement du colostrum l'impatientait au point de me mordre violemment après 5 secondes d'efforts. Et il était en crise, une colère inconsolable. Les infirmières ont tout essayé: placer le bébé autrement, contrôler la mise au sein, presser pour faire couler le liquide dans la bouche du petit, etc. Le seul truc qui a fonctionné, c'est quand on m'a offert d'extraire manuellement mon colostrum et de le lui donner à la seringue, question de le sustenter un peu avant de réessayer le sein.

Oh paisible délivrance! Tout d'un coup, Bébé-Hibou buvait joyeusement, sans pleurs, sans frustration, sereinement. Ça fait du bien au coeur de maman (et à mes seins aussi, faut l'avouer!). On a réessayé la mise au sein, mais c'est comme s'il avait associé le mamelon à une mauvaise expérience et il part en crise à la moindre tentative.

J'ai donc décidé de tirer mon lait et de lui donner au biberon, et malgré le temps de préparation un peu plus long, je n'y vois que des avantages:
- être en mesure de calculer exactement la quantité consommée
- bébé boit au rythme qu'il préfère (le plus vite possible!) sans se fâcher
- Pas de préparation commerciales, donc beaucoup d'économies malgré l'achat d'un tire-lait et de biberons
- Bébé ne me blesse pas, je ne suis donc pas tendue à l'idée que c'est «encore» le temps de boire
Mais surtout:
- Papa-Hibou peut aussi nourrir son petit, ce qui fait en sorte qu'on peut se diviser la nuit en deux «tours de garde». Je prends le premier tour jusqu'à 3h AM et je m'assure que le frigo soit suffisamment rempli pour suffire aux besoins du petit pur le reste de la nuit. Puis, Papa-Hibou prend la relève et nourri son fils à la demande. Ça nous permet à nous deux d'avoir au moins une moitié de nuit sans interruption, c'est-y-pas merveilleux?!

Je n'irai pas prétendre que c'est LA meilleure solution, mais c'est clairement la meilleure solution pour nous. Bébé est à la maison depuis une semaine déjà, et on ne sent même pas la fatigue accumulée. Peut-être que je parle trop vite, mais je nous trouve pas mal hot!

jeudi 12 juin 2014

Mêlez-vous de vos affaires!

Je n'ai pas encore accouché. Mais je lis énormément les expériences d'autres mamans sur des groupes Facebook, des blogues, etc. Et s'il y a un sujet récurrent qui me répugne tant par son omniprésence que son non-sens, ce sont les grands-parents et les familles qui vont volontairement contre les directives et les valeurs des nouveaux parents pour tout ce qui concerne leur enfant.

- Ça ne se faisait pas de même dans mon temps
- J'ai fait ça avec tous mes enfants pis sont pas morts
- J'fais juste le gâter un peu, c'est pas si grave!
- Tu devrais faire ça et ça au lieu de ça
- Ah non, tu peux pas faire ça comme ça
- Laisse-le pleurer un peu
- Chez nous, c'est chez nous, j'vais faire ce que je veux quand je vais le garder
- Etc.

Ça m'enrage de voir que les nouveaux parents ne sont pas respectés dans la façon qu'ils ont choisi d'élever leur enfant. Et ce que je ne comprends vraiment pas, c'est que la plupart du temps, ces personnes ont eu des enfants «dans leur temps» et ont eu l'occasion de les élever comme bon leur semblait. Ne sont-ils pas supposés comprendre ce que vivent les nouveaux parents?!

J'espère sincèrement que nous n'aurons pas à nous battre avec notre entourage pour que nos valeurs et volontés soient respectées. Et j'envoie toute ma compassion à ceux qui vivent ces situations. J'espère que vous tiendrez votre bout et que vous continuerez dans la voie que vous jugez la meilleure pour votre/vos enfants!

Et pour les familles/entourage des nouveaux parents: soyez respectueux envers la façon dont les nouveaux parents choisissent d'élever LEUR enfant. Vous avez eu l'occasion d'élever le vôtre comme bon vous semblait, ils méritent le même privilège (à moins de danger évident, naturellement). Votre volonté d'aller à l'encontre de leurs valeurs et vos jugements ne pourront que vous nuire, alors que votre respect sera en votre faveur.


mercredi 11 juin 2014

Dors pendant que tu le peux!

J'en ai encore pour une semaine (ou deux) à attendre que Bébé Hibou se pointe le bout du nez.

Chaque fois qu'on m'a demandé si ma grossesse allait bien, j'ai toujours dit que j'étais chanceuse de vivre ça aussi bien, et je le pense sincèrement. En effet, je suis du genre à me dire que plusieurs vivent bien pire, alors mes p'tits désagréments, on repassera.

Mais comme chialer est le propre de l'être humain, il faut tout de même que je me plaigne un peu de la seule chose qui m'embête en portant mon bébé. Le sommeil!

Je dormais sur le ventre, avant. Il n'en est plus question, c'est pas confortable. Sur le dos? Le poids de ma bédaine sur ma colonne me fait rapidement changer d'idée. Reste sur les côtés, avec un méga-oreiller de corps. Jusque là, ça va, j'ai quand même un répertoire de deux positions à peu près confortables (côté gauche et côté droit). Mais laissez-moi quand même vous expliquer pourquoi je ne dors plus déjà depuis des mois:

  • Mes hanches me font incroyablement souffrir si je reste trop longtemps sur le même côté, et notez ici que «trop longtemps» est une expression que je n'arrive absolument pas à calculer en heures ou en minutes parce que ça change tout le temps. Et avec mon look et ma flexibilité d'hippopotame, changer constamment de position, c'est la joie...
  • Ajoutez à ça un superbe syndrome du tunnel carpien qui a la joyeuse faculté de m'engourdir les deux bras jusqu'aux épaules à un point tel que je me réveille avec les deux bras très raides et qui fourmillent tellement que ça élance douloureusement jusqu'à ce que je retrouve un semblant de circulation sanguine. 
  • Ce n'est pas tout! tout le monde sait qu'une femme enceinte est bourrée d'hormones et tout le monde sait qu'une femme bourrée d'hormones a CHAUD. J'ai beau dormir nue, sans couverture, les fenêtres grandes ouvertes, avec une débarbouillette humide à proximité pour me rafraîchir de temps à autres, je me réveille en sueur au petit matin avec l'agréable impression que tout mon corps bout. Expliquez ça à Papa Hibou qui lui, s’emmitoufle dans ses couvertures pour ne pas geler!
  • Les crampes dans les mollets! C'est tellement désagréable et douloureux! Ça vous prend par surprise, vous réveille instantanément afin que vous puissiez profiter de chacune des foutues secondes qu'elles durent. Mais ça ne me faisait pas peur, moi! Avant d'être enceinte, j'avais développé une technique absolument infaillible pour les faire cesser sur le champ: il ne me suffisait qu'à étirer ma jambe en poussant très fort dans le vide avec mon talon et c'était fini, je n'avais même pas le temps de me réveiller complètement que j'étais déjà rendormie. Faut croire que le truc miracle ne fonctionne plus quand t'as un bébé dans le ventre: t'es condamnée à endurer ça et tous les étirements du monde n'en viennent pas à bout tant que la crampe elle-même n'a pas décidé de partir!
  • Et finalement, le dernier point mais loin d'être le moindre: les envies de pipi. J'sais pas pourquoi mais j'arrive à bien gérer la situation le jour, j'suis pas du genre à aller constamment au toilettes pour quelques frustrantes petites gouttes. Mais la nuit, c'est une autre histoire! Juste ça, ça me réveille aux deux heures, minimum. Et tout le challenge là-dedans, c'est d'aller faire sa petite affaire sans que Bébé Hibou ne s'en rende compte et se mette à danser la rumba dans mon bedon, ce qui va m'émerveiller mais surtout, m'empêcher de me rendormir!

Ça fait que les commentaires et conseils de madames-qui-pensent-bien-faire-mais-qui-feraient-mieux-de-se-taire qui te disent d'en profiter pour dormir avant que le petit ne te gâche tes nuits, on repassera. J'dors déjà pas. Pis quand le p'tit sera là, j'dormirai peut-être pas plus longtemps, mais au moins je serai la seule à vivre dans mon corps et ce sera déjà ça de gagné.

En attendant, les seuls moments de sommeil vraiment satisfaisants et récupérateurs sont ceux qui surviennent quand je suis complètement à bout de force et que j'ose m'installer devant un film pour relaxer. Mon dieu que ça dort bien! (J'm'excuse mon chou pour toutes nos soirées-cinéma scrappées par mes ronflements!)

Mais je répète que j'ai une grossesse de rêve. Quand je vois par quoi d'autres futures mamans passent, je ne peux vraiment pas me plaindre. Pis à moins que l'accouchement soit traumatisant au point de me faire reconsidérer mes ambitions familiales, je recommencerais n'importe quand!



lundi 9 juin 2014

Promouvoir l'allaitement ou «Comment angoisser une future mère»

Avant de tomber enceinte, la maternité ne m'angoissait pas outre mesure. Je sentais le besoin de bien m'y préparer, de m'informer au plus grand nombre de sources possible et aux plus de sujets possible et tout le tralala, mais je n'ai jamais eu l'impression que c'était hors de ma portée.

Et je suis tombée enceinte. C'était voulu et planifié. On était prêts, on venait de finir nos études, de s'acheter une maison dans un charmant village, Papa Hibou avait réussi à obtenir un emploi de rêve dont la stabilité et la rentabilité pouvaient compenser pour les débuts plus qu'instables d'une jeune diplômée en enseignement essayant de se placer dans une commission scolaire qui n'était pas prête à la recevoir. Bref, c'était le moment.

Tout allait bien jusqu'à ce que je réalise la pression mise sur les femmes pour qu'elles allaitent. Loin d'être contre l'allaitement, j'ai toujours eu cette idée selon laquelle c'était la «chose à faire» et je ne m'étais jamais vraiment interrogée outre-mesure, et il ne m'étais jamais venue à l'esprit que je ne pourrais physiquement le faire.

Deux amies proches n'ont pas pu allaiter pour X raison. L'une d'entre elles a vécu un réel calvaire avec le personnel médical après son accouchement dont l'insistance tant sur elle que sur son nouveau-né «pour que ça fonctionne» l'ont menée direct à des blessures pas cool et à un traumatisme faisant en sorte que cette région est désormais une «zone interdite». Quand elle m'a conté son histoire, je me suis jurée de ne pas vivre la même chose et de me tourner vers le biberon si ça devenait invivable.

Et j'ai un gros défaut dans la vie. Je fais trop confiance aux personnes qui ont des connaissances dans un domaine que je maîtrise peu ou pas du tout. Et pour rajouter à ça, j'ai la ferme conviction que le personnel médical est là pour nous aider sans porter de jugements, qu'on doit tout leur confier sans gêne. C'est donc tout naturellement que, lorsque l'infirmière du CLSC en charge de mon dossier m'a demandé si j'avais l'intention d'allaiter, j'ai répondu que oui MAIS (et c'est là où j'aurais dû me taire) que je n'avais pas l'intention de m'acharner longtemps si jamais ça ne fonctionnait pas.

Pis là, j'ai eu droit à un discours moralisateur sur l'allaitement alors que j'étais déjà convaincue de ses bienfaits. On m'a rabattue les oreilles sur le fait que toutes les femmes étaient capables d'allaiter (euh... non!), on m'a donné une liste des avantages du lait maternel et des inconvénients du biberon pour que je sois en mesure de faire un choix éclairé (c'est moi ou il me manque des informations?) et on a écarté mes doutes du revers de la main au lieu de les écouter et de m'informer réellement pour me rassurer. Je suis ressortie de là avec la ferme impression que si jamais j'éprouvais des difficultés à allaiter, j'allais automatiquement être étiquetée comme une mauvaise mère. Et là, j'en ai fait une obsession. Vraiment.

J'ai acheté un livre sur l'allaitement, j'ai lu énormément sur le net, je me suis inscrite dans des groupes de soutient à l'allaitement sur Facebook et dans un organisme régional qui nous jumelle avec une maman allaitante à qui on peut se référer en cas de besoin. J'ai suivi des cours prénataux, j'ai assisté à une rencontre sur l'allaitement, etc. Le sujet était devenu sensible au point que les larmes me montaient aux yeux dès qu'il était abordé (gardez vos jokes plates sur les hormones).

La seule chose qui m'a rassurée, c'est quand je me suis rendue compte que je perdais des gouttes de lait et que j'ai réalisé que j'étais capable de produire cette nourriture si «parfaite» pour mon bébé à naître. Mais je suis restée amère envers le traitement que j'ai eu au CLSC puisque la même discussion a eu lieu à chacun de mes rendez-vous. J'ai même fait une plainte officielle parce que vraiment, c'est trop.

Pis là, j'achève ma grossesse avec la ferme intention de mettre mon infirmière à la porte lorsqu'elle viendra à la maison après mon accouchement. J'en ai eu pour des mois à me rassurer moi-même sur ma capacité à allaiter suite à une angoisse qu'elle a elle-même semé, il est hors de question qu'elle me regarde allaiter et qu'elle décide si je fais ça comme du monde ou non. Mon autre gros défaut dans la vie, c'est d'être super rancunière.