mercredi 7 janvier 2015

Une relation amour-haine qui prend fin

Parfois, une bonne nouvelle en entraîne une mauvaise, et c'est ce dont je vais parler aujourd'hui.

D'abord la bonne nouvelle: nous attendons un nouveau Bébé-Hibou pour Août 2015.

Maintenant la mauvaise: cette nouvelle grossesse a complètement ruiné ma production laiteuse et rend mon allaitement difficile (voire impossible) avec Bébé-Hibou, maintenant âgé d'un peu plus de 6 mois.

J'en ai déjà parlé quelquefois sur ce blogue, j'ai une relation amour-haine avec l'allaitement depuis la naissance de mon fils. J'allaite d'abord par conviction, parce que c'est à mon avis ce que je dois faire et je sais que c'est ce qu'il y a de meilleur pour mon bébé. J'allaite pour le côté pratique de ne pas avoir à trimbaler des biberons lors de mes sorties et de m'inquiéter de l'endroit où je vais les réchauffer. J'allaite parce que je suis paresseuse et que je n'ai pas des tonnes d'accessoires à laver tous les jours. J'allaite parce que ça ne coûte rien.

Mais, parfois (et dernièrement de plus en plus souvent), mon fils n'est vraiment pas délicat avec moi. Pendant les boires, il gigotte, me griffe, me frappe, tire et secoue mon mamelon avec ses gencives, se décroche, se replace, etc. Les seuls boires vraiment paisibles se faisaient la nuit, alors qu'il était tout mou et somnolent.

Dernièrement, j'ai remarqué en tirant mon lait pour ses céréales que j'avais de plus en plus de difficulté à obtenir la quantité désirée. Puis, mon fils se faisait de plus en plus violent pendant les boires, jusqu'en arriver à me mordre douloureusement avec ses petites dents naissantes.

Selon ma pharmacienne, il est très probable que ma production ait chuté en raison de ma grossesse, et les suppléments naturels pour la stimuler ne sont pas recommandés dans cette situation. Pas le choix, Bébé-Hibou devra passer aux PCN.

Et là, BAM. Culpabilité. Tous ces discours sur les biberons-poisons me remontent en tête, même si je sais qu'ils sont hautement exagérés. Je me sens terriblement mal de ne pas avoir allaité au moins 9 mois pour pouvoir passer directement au lait de vache comme j'avais prévu. Et en même temps, un petit soulagement (mêlé de la culpabilité d'être si égoïste) s'installe...

Naturellement, Bébé-Hibou n'est pas super d'accord. Il ne veut rien savoir du biberon. Il grimace quand il se rend compte que ce n'est pas de l'eau dans son gobelet...

Pour rendre la transition plus douce, j'ai réussi à tirer un peu de lait pour le mélanger avec le nouveau. Le changement a commencé hier, et j'en ai pour quelques jours à lui faire accepter ça. Je pleure d'être aussi méchante avec lui, même si je sais au fond de moi que je ne fais rien de cruel. Et en même temps je suis soulagée que ma «maltraitance» se termine...

Drôle de mélange sentimental. Les hormones doivent y être pour quelque chose...

lundi 5 janvier 2015

Argument de marde

Ouff, il y a longtemps que je n'ai pas posté de nouveau billet. Ma première période des fêtes en tant que maman a été mouvementée et chargée. Bref, j'étais débordée au point de ne plus avoir de temps du tout pour ce blogue. Magasinage, rhume, artisanat pour un cadeau spécial à la famille, ménage, visites, nuits difficiles, cuisiner des purées, etc. Mais bon, cette période folle est terminée, et je profite du fait que Bébé-Hibou fait son dodo du matin pour poster mon premier article de l'année.

Pis j'commence ça avec une (petite) montée de lait.

Vous avez certainement tous déjà entendu quelqu'un critiquer une pratique en disant «moi, j'faisais le contraire, pis j'suis pas mort!». Cet argument, on l'entend à toutes les sauces, et il me pue vraiment au nez depuis que je suis mère et qu'il sert à contester ma façon d'élever mon fils.

- Moi, j'le laissais pleurer, pis y'est pas mort
- Tu mangeais des céréales à 3 semaines, pis t'es pas morte
- Il a été nourri au biberon, pis y'est pas mort
- etc.

Cet argument sous-entend que la seule conséquence valable pour condamner une pratique, c'est la mort. Un peu extrême! Mais plus encore, il témoigne du refus de la personne qui le prononce de prendre en considération les nouvelles connaissances qui vont à l'encontre des anciennes pratiques et qui les prouvent dangereuse/inadéquates, même si ça ne cause pas la mort.

Tsé, tant qu'à ça, aussi bien dire...

- Ma mère a fumé pendant toute sa grossesse, pis j'suis pas morte
- je faisais du 4-roues sans casque, pis j'suis pas mort
- ma grand-mère trempait la suce dans le miel, pis j'suis pas mort

Bref, avant de sortir un argument de marde dans le genre de celui-là, prenez donc un peu de recul et analysez la situation sous tous ses angles. C'est pas parce qu'une pratique était normale avant qu'elle doit l'être aujourd'hui. Le monde évolue, les connaissances aussi, et c'est pas pour rien.