jeudi 12 juin 2014

Mêlez-vous de vos affaires!

Je n'ai pas encore accouché. Mais je lis énormément les expériences d'autres mamans sur des groupes Facebook, des blogues, etc. Et s'il y a un sujet récurrent qui me répugne tant par son omniprésence que son non-sens, ce sont les grands-parents et les familles qui vont volontairement contre les directives et les valeurs des nouveaux parents pour tout ce qui concerne leur enfant.

- Ça ne se faisait pas de même dans mon temps
- J'ai fait ça avec tous mes enfants pis sont pas morts
- J'fais juste le gâter un peu, c'est pas si grave!
- Tu devrais faire ça et ça au lieu de ça
- Ah non, tu peux pas faire ça comme ça
- Laisse-le pleurer un peu
- Chez nous, c'est chez nous, j'vais faire ce que je veux quand je vais le garder
- Etc.

Ça m'enrage de voir que les nouveaux parents ne sont pas respectés dans la façon qu'ils ont choisi d'élever leur enfant. Et ce que je ne comprends vraiment pas, c'est que la plupart du temps, ces personnes ont eu des enfants «dans leur temps» et ont eu l'occasion de les élever comme bon leur semblait. Ne sont-ils pas supposés comprendre ce que vivent les nouveaux parents?!

J'espère sincèrement que nous n'aurons pas à nous battre avec notre entourage pour que nos valeurs et volontés soient respectées. Et j'envoie toute ma compassion à ceux qui vivent ces situations. J'espère que vous tiendrez votre bout et que vous continuerez dans la voie que vous jugez la meilleure pour votre/vos enfants!

Et pour les familles/entourage des nouveaux parents: soyez respectueux envers la façon dont les nouveaux parents choisissent d'élever LEUR enfant. Vous avez eu l'occasion d'élever le vôtre comme bon vous semblait, ils méritent le même privilège (à moins de danger évident, naturellement). Votre volonté d'aller à l'encontre de leurs valeurs et vos jugements ne pourront que vous nuire, alors que votre respect sera en votre faveur.


mercredi 11 juin 2014

Dors pendant que tu le peux!

J'en ai encore pour une semaine (ou deux) à attendre que Bébé Hibou se pointe le bout du nez.

Chaque fois qu'on m'a demandé si ma grossesse allait bien, j'ai toujours dit que j'étais chanceuse de vivre ça aussi bien, et je le pense sincèrement. En effet, je suis du genre à me dire que plusieurs vivent bien pire, alors mes p'tits désagréments, on repassera.

Mais comme chialer est le propre de l'être humain, il faut tout de même que je me plaigne un peu de la seule chose qui m'embête en portant mon bébé. Le sommeil!

Je dormais sur le ventre, avant. Il n'en est plus question, c'est pas confortable. Sur le dos? Le poids de ma bédaine sur ma colonne me fait rapidement changer d'idée. Reste sur les côtés, avec un méga-oreiller de corps. Jusque là, ça va, j'ai quand même un répertoire de deux positions à peu près confortables (côté gauche et côté droit). Mais laissez-moi quand même vous expliquer pourquoi je ne dors plus déjà depuis des mois:

  • Mes hanches me font incroyablement souffrir si je reste trop longtemps sur le même côté, et notez ici que «trop longtemps» est une expression que je n'arrive absolument pas à calculer en heures ou en minutes parce que ça change tout le temps. Et avec mon look et ma flexibilité d'hippopotame, changer constamment de position, c'est la joie...
  • Ajoutez à ça un superbe syndrome du tunnel carpien qui a la joyeuse faculté de m'engourdir les deux bras jusqu'aux épaules à un point tel que je me réveille avec les deux bras très raides et qui fourmillent tellement que ça élance douloureusement jusqu'à ce que je retrouve un semblant de circulation sanguine. 
  • Ce n'est pas tout! tout le monde sait qu'une femme enceinte est bourrée d'hormones et tout le monde sait qu'une femme bourrée d'hormones a CHAUD. J'ai beau dormir nue, sans couverture, les fenêtres grandes ouvertes, avec une débarbouillette humide à proximité pour me rafraîchir de temps à autres, je me réveille en sueur au petit matin avec l'agréable impression que tout mon corps bout. Expliquez ça à Papa Hibou qui lui, s’emmitoufle dans ses couvertures pour ne pas geler!
  • Les crampes dans les mollets! C'est tellement désagréable et douloureux! Ça vous prend par surprise, vous réveille instantanément afin que vous puissiez profiter de chacune des foutues secondes qu'elles durent. Mais ça ne me faisait pas peur, moi! Avant d'être enceinte, j'avais développé une technique absolument infaillible pour les faire cesser sur le champ: il ne me suffisait qu'à étirer ma jambe en poussant très fort dans le vide avec mon talon et c'était fini, je n'avais même pas le temps de me réveiller complètement que j'étais déjà rendormie. Faut croire que le truc miracle ne fonctionne plus quand t'as un bébé dans le ventre: t'es condamnée à endurer ça et tous les étirements du monde n'en viennent pas à bout tant que la crampe elle-même n'a pas décidé de partir!
  • Et finalement, le dernier point mais loin d'être le moindre: les envies de pipi. J'sais pas pourquoi mais j'arrive à bien gérer la situation le jour, j'suis pas du genre à aller constamment au toilettes pour quelques frustrantes petites gouttes. Mais la nuit, c'est une autre histoire! Juste ça, ça me réveille aux deux heures, minimum. Et tout le challenge là-dedans, c'est d'aller faire sa petite affaire sans que Bébé Hibou ne s'en rende compte et se mette à danser la rumba dans mon bedon, ce qui va m'émerveiller mais surtout, m'empêcher de me rendormir!

Ça fait que les commentaires et conseils de madames-qui-pensent-bien-faire-mais-qui-feraient-mieux-de-se-taire qui te disent d'en profiter pour dormir avant que le petit ne te gâche tes nuits, on repassera. J'dors déjà pas. Pis quand le p'tit sera là, j'dormirai peut-être pas plus longtemps, mais au moins je serai la seule à vivre dans mon corps et ce sera déjà ça de gagné.

En attendant, les seuls moments de sommeil vraiment satisfaisants et récupérateurs sont ceux qui surviennent quand je suis complètement à bout de force et que j'ose m'installer devant un film pour relaxer. Mon dieu que ça dort bien! (J'm'excuse mon chou pour toutes nos soirées-cinéma scrappées par mes ronflements!)

Mais je répète que j'ai une grossesse de rêve. Quand je vois par quoi d'autres futures mamans passent, je ne peux vraiment pas me plaindre. Pis à moins que l'accouchement soit traumatisant au point de me faire reconsidérer mes ambitions familiales, je recommencerais n'importe quand!



lundi 9 juin 2014

Promouvoir l'allaitement ou «Comment angoisser une future mère»

Avant de tomber enceinte, la maternité ne m'angoissait pas outre mesure. Je sentais le besoin de bien m'y préparer, de m'informer au plus grand nombre de sources possible et aux plus de sujets possible et tout le tralala, mais je n'ai jamais eu l'impression que c'était hors de ma portée.

Et je suis tombée enceinte. C'était voulu et planifié. On était prêts, on venait de finir nos études, de s'acheter une maison dans un charmant village, Papa Hibou avait réussi à obtenir un emploi de rêve dont la stabilité et la rentabilité pouvaient compenser pour les débuts plus qu'instables d'une jeune diplômée en enseignement essayant de se placer dans une commission scolaire qui n'était pas prête à la recevoir. Bref, c'était le moment.

Tout allait bien jusqu'à ce que je réalise la pression mise sur les femmes pour qu'elles allaitent. Loin d'être contre l'allaitement, j'ai toujours eu cette idée selon laquelle c'était la «chose à faire» et je ne m'étais jamais vraiment interrogée outre-mesure, et il ne m'étais jamais venue à l'esprit que je ne pourrais physiquement le faire.

Deux amies proches n'ont pas pu allaiter pour X raison. L'une d'entre elles a vécu un réel calvaire avec le personnel médical après son accouchement dont l'insistance tant sur elle que sur son nouveau-né «pour que ça fonctionne» l'ont menée direct à des blessures pas cool et à un traumatisme faisant en sorte que cette région est désormais une «zone interdite». Quand elle m'a conté son histoire, je me suis jurée de ne pas vivre la même chose et de me tourner vers le biberon si ça devenait invivable.

Et j'ai un gros défaut dans la vie. Je fais trop confiance aux personnes qui ont des connaissances dans un domaine que je maîtrise peu ou pas du tout. Et pour rajouter à ça, j'ai la ferme conviction que le personnel médical est là pour nous aider sans porter de jugements, qu'on doit tout leur confier sans gêne. C'est donc tout naturellement que, lorsque l'infirmière du CLSC en charge de mon dossier m'a demandé si j'avais l'intention d'allaiter, j'ai répondu que oui MAIS (et c'est là où j'aurais dû me taire) que je n'avais pas l'intention de m'acharner longtemps si jamais ça ne fonctionnait pas.

Pis là, j'ai eu droit à un discours moralisateur sur l'allaitement alors que j'étais déjà convaincue de ses bienfaits. On m'a rabattue les oreilles sur le fait que toutes les femmes étaient capables d'allaiter (euh... non!), on m'a donné une liste des avantages du lait maternel et des inconvénients du biberon pour que je sois en mesure de faire un choix éclairé (c'est moi ou il me manque des informations?) et on a écarté mes doutes du revers de la main au lieu de les écouter et de m'informer réellement pour me rassurer. Je suis ressortie de là avec la ferme impression que si jamais j'éprouvais des difficultés à allaiter, j'allais automatiquement être étiquetée comme une mauvaise mère. Et là, j'en ai fait une obsession. Vraiment.

J'ai acheté un livre sur l'allaitement, j'ai lu énormément sur le net, je me suis inscrite dans des groupes de soutient à l'allaitement sur Facebook et dans un organisme régional qui nous jumelle avec une maman allaitante à qui on peut se référer en cas de besoin. J'ai suivi des cours prénataux, j'ai assisté à une rencontre sur l'allaitement, etc. Le sujet était devenu sensible au point que les larmes me montaient aux yeux dès qu'il était abordé (gardez vos jokes plates sur les hormones).

La seule chose qui m'a rassurée, c'est quand je me suis rendue compte que je perdais des gouttes de lait et que j'ai réalisé que j'étais capable de produire cette nourriture si «parfaite» pour mon bébé à naître. Mais je suis restée amère envers le traitement que j'ai eu au CLSC puisque la même discussion a eu lieu à chacun de mes rendez-vous. J'ai même fait une plainte officielle parce que vraiment, c'est trop.

Pis là, j'achève ma grossesse avec la ferme intention de mettre mon infirmière à la porte lorsqu'elle viendra à la maison après mon accouchement. J'en ai eu pour des mois à me rassurer moi-même sur ma capacité à allaiter suite à une angoisse qu'elle a elle-même semé, il est hors de question qu'elle me regarde allaiter et qu'elle décide si je fais ça comme du monde ou non. Mon autre gros défaut dans la vie, c'est d'être super rancunière.