mercredi 12 novembre 2014

Allaiter, c'est le fun.

...Mais vraiment pas tout le temps.

On s'entend, c'est pratique. Peut importe où tu vas avec ton enfant, la bouffe attend juste d'être servie. Pas besoin de penser au micro-onde, pas de boîte à lunch à trainer, pas de gaspillage, pas de frais. Même que c'est un beau moment à passer avec ton enfant, un très beau moment. Bébé boit paisiblement et maman plonge son regard dans le sien, échangeant pendant ces quelques minutes tout l'amour et la tendresse du monde.

En allaitant, une mère offre le meilleur d'elle-même à son bébé, tout le monde le sait, surtout le CLSC qui a tout fait pour me mettre dans la tête qu'allaiter est la seule bonne chose à faire pour nourrir un bébé. Que si je pense à un autre moyen, j'ai toutes les raisons de culpabiliser et de me sentir mauvaise mère.

Sauf que, allaiter, des fois, c'est crissement chiant. Des fois, ton bébé a faim au point de pas pouvoir retenir son enthousiasme quand le saint sein arrive. Enthousiaste au point de gigotter constamment, ce qui le fait tirer fort sur le mamelon, se décroche, se raccroche, me donne des coups de pieds et de poings, me griffe, etc. Ça m'agresse comme c'est pas possible. Je le retire du sein. Il se fâche. Le manège recommence. Ça m'insulte tellement que j'en pleure de rage quand ça arrive, au moins 2-3 fois par semaine, minimum.

Pis d'autres fois, j'aimerais donc ça que papa puisse le nourrir, parce qu'à 4 mois et demi, Bébé-Hibou me demande encore pour boire aux heures et demie / deux heures. J'capote quand je peux dormir trois heures de suite. Pitchez-moi des roches, mais des fois j'aimerais ça prendre un break. Pas de mon bébé, mais un break d'allaitement.

Des fois j'me dit que ça serait donc simple le biberon, que j'ai des tonnes de lait/échantillons gratuit dans la garde-robe et que je garde au cas où, mais que j'ai l'intention de donner quand Bébé-Hibou pourra passer au lait de vache.

Et j'ai du mal à tirer assez de lait pour fournir pour les céréales. Incapable de tirer assez pour un biberon de mon lait.

Et c'est là que je censure toutes mes «mauvaises» pensées, que je ravale mon égoïsme, que je regarde tendrement mon poupon, et que je me dis que je peux bien allaiter encore un peu, que je suis capable de me rendre à mon objectif de 9 mois, que j'ai la moitié de faite. Que je serai pas une mauvaise mère qui «empoisonne son bébé» avec du lait en poudre.

Faque j'allaite. souvent par plaisir, parfois parce que je m'y oblige.

PS: À noter que je ne juge absolument pas les mamans qui choisissent de donner de la préparation pour nourrisson. Au contraire, je suis bien consciente que l'allaitement n'est pas pour toutes, par choix ou non, et je suis persuadée que le choix de nourriture ne fait pas d'une maman une «bonne» ou une «mauvaise» mère. Toutefois, en ce qui me concerne, on m'a tellement cassé les oreilles avec l'allaitement merveilleux et les préparations poisons que même si je fais la part des choses, on a réussi à m'entrer dans la tête que je devais allaiter, coûte que coûte.

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